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Alcool au volant : bilan de l'année 2012.

Malgré la perte de la moitié des points de son permis de conduire pour conduite en état d'ivresse, cette infraction au code de la route ne diminue pas avec le temps. Les statistiques montrent que le nombre d'accidents et de morts en raison de l'alcool au volant reste stable au cours des années.

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Que ce soit dans les accidents corporels comme dans les accidents mortels, l’alcool fait toujours partie intégrante des bilans de la Sécurité Routière. Si cette année 2012 présente de légères améliorations dans certaines catégories, Les statistiques en rapport avec l’alcool au volant ont par contre du mal à baisser significativement, et les résultats de cette année ressemblent à ceux qui ont pu paraitre les années précédentes. Voici un bilan détaillé de ces chiffres.

L’alcool tue toujours autant

En 2012, les autorités ont relevé 5 240 accidents dont l’un au moins des conducteurs présentait un taux d’alcoolémie supérieur à la limite autorisée. Sur ces 5 240 accidents, 839 ont été mortels, et ils ont tué 925 personnes. Si le chiffre est en baisse par rapport à 2011 (39 personnes tuées de moins), il reste tout de même élevé puisqu’il représente le quart de la mortalité routière, 25.3 % pour être exact. Sur les routes, la mort d’une personne sur quatre peut donc être imputée à l’alcool, et c’est d’ailleurs un chiffre qui est en constante augmentation : si les autres dangers de la route, comme les excès de vitesse par exemple, sont en recul, celui de l’alcool est toujours plus présent.

2000 2005 2010 2011 2012
Taux > 0,5 g/l 1 616 1 355 963 964 925
Taux < 0,5 g/l 3 639 3 342 2 160 2 168 2 064
Total alcool positif 5 255 4 697 3 123 3 132 2 889
% de la mortalité routière 21.1 % 25.5 % 24.1 % 24.3 % 25.3 %

L’alcool tue d’ailleurs sur des périodes très précises : la nuit, et plus précisément les nuits des weekends et des jours fériés. Pendant ces périodes, plus d’un accident mortel sur deux (58.4 %) est dû à une trop forte alcoolémie de la part d’un conducteur.

Un fléau qui touche tous les utilisateurs de la route.

Si les automobilistes sont toujours les premiers montrés du doigt en ce qui concerne l’alcoolémie au volant, ce problème touche cependant toutes les catégories d’utilisateurs de la route. Et ce n’est pas forcément ceux que l’on croit les plus responsables qui sont le plus en tort : en effet, dans les accidents mortels concernant leur propre catégorie, si 20.5 % des motocyclistes et 21.3 % des automobilistes ont présenté une alcoolémie supérieure au taux légal, ce pourcentage a atteint 35.7 % pour les cyclomotoristes. En 2012, la cause de la mort des motards est dûe, une fois sur trois, à l'alcool.

Part des conducteurs alcoolisés au sein de chaque catégorie de véhicules.

Encore une fois, des périodes de temps bien précises peuvent être dessinées pour illustrer à quels moments les risques sont les plus grands : pour les motocyclistes, il s’agit de 17h, tandis que pour les cyclomotoristes, la période est comprise entre 19h et 1h du matin, notamment en fin de semaine, du vendredi au dimanche.

De même, si dans 80 % des accidents mortels dus à l’alcool, le conducteur alcoolisé était un homme, dans plus de 60 % des cas son taux d’alcoolémie était supérieur à 1.5g/l. Seulement 10 % de ces accidents ont été dû à un taux d’alcoolémie compris entre 0.5 et 0.8g/l, ce qui explique peut-être pourquoi le gouvernement ne se penche pas sur une mise à 0 du taux d’alcoolémie autorisé.

L’alcool tue toujours tout le monde

Si lors de ces accidents mortels dus à l’alcool, les conducteurs alcoolisés ont été les plus nombreux à y laisser la vie (67 %), d’autres personnes ont également été tuées. Ainsi, dans 19 % des cas, le passager du conducteur alcoolisé a aussi perdu la vie, dans 11 % des cas, ce sont les usagers d’un autre véhicule qui sont morts, et les piétons n’ont pas été épargnés non plus, puisqu’ils ont été tués dans 3 % des cas.

Les courbes concernant les plus gros consommateurs d’alcool ont également du mal à s’inverser : les jeunes de 18 à 24 ans sont toujours ceux qui conduisent le plus alcoolisés (23.8 %), suivi des 25 – 44 ans avec 23.1 %. C’est d’ailleurs cette dernière catégorie qui a été la plus touchée lors des accidents mortels : 38 % ont perdu la vie, alors que « seulement » 25 % des 18 – 24 ans sont morts dans des accidents dus à l’alcool. (À noter que ces chiffres doivent également être mis en relation avec le fait que dans 30.4 % des cas, les conducteurs alcoolisés avaient oubliés de mettre leur ceinture de sécurité, ce qui a augmenté les risques d’accident mortel.)

Conducteurs alcoolisés au sein de chaque classe d'âge.

Si les séniors semblent toujours rester à l’écart de ces accidents (ils n’ont représenté que 4.1 % des conducteurs alcoolisés), les piétons sont, eux, plus concernés que jamais : durant l’année 2012, 68 piétons sont décédés alors qu’ils présentaient un taux d’alcoolémie supérieur à 0.5g/l. Les 18 – 44 ans ont d’ailleurs été une nouvelle fois les plus touchés, et ont présenté des taux d’alcoolisation plus élevés que les conducteurs. Il est donc important de toujours rester prudent, même quand on a l’intelligence de ne pas prendre sa voiture.

Nombre d'automobilistes positifs à l'alcool dans les accidents corporels.

Publié le 10-01-2014 : dernière mise à jour le 24-03-2021.