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L'histoire des premières réglementations routières au XIXᵉ siècle (1800–1899)
L'historique du permis de conduire en France commence au XIXᵉ siècle, avec l'apparition des véhicules à vapeur. À cette époque, la circulation est rare, mais tout de même bien encadrée pour protéger les chevaux, les piétons et les récoltes. Les premières lois et certificats de capacité posent les bases du futur permis de conduire et témoignent des débuts de la sécurité routière en France.
- 1881 : La loi relative « à la police du roulage et des messageries publiques » tient lieu de texte fondateur pour la sécurité routière. Cette loi proclame la liberté de circuler, mais la circulation des automobiles (engins à moteur « de nature à effrayer les chevaux et à mettre le feu aux récoltes ») est encadrée par une réglementation à caractère souvent local et restrictive ;
- 1889 : Léon Serpollet passe le premier examen de conduite sur un tricycle à vapeur de sa conception, puis obtient en 1891 la première autorisation de circuler à 16 km/h ;
- 1893 : Instauration par les préfectures de police d'un certificat de capacité pour la conduite des véhicules. Un ingénieur des Mines fait passer l’examen, avec pour critères de réussite : savoir démarrer, se diriger, s’arrêter et avoir quelques notions de dépannage. La vitesse est limitée à 20 km/h en rase campagne et à 12 km/h en agglomération. Ce sont les constructeurs automobiles qui délivrent le certificat de capacité, il existe alors 1 700 véhicules en France ;
- 1897 : La Duchesse d’Uzès est la première femme à obtenir ce certificat de capacité et la première femme, l’année suivante, à être verbalisée pour excès de vitesse (à 15 km/h) ;
- 1899 : Décret rendant obligatoire sur tout le territoire français la détention du certificat de capacité par l’ensemble des conducteurs. Les limitations de vitesse passe à 30 km/h en campagne et 20 km/h en ville, il est obligatoire de rouler à droite, les préfets délivrent aux nouveaux véhicules « une carte grise » ;
L'histoire du permis de conduire au XXᵉ siècle (1900–1999)
Le XXᵉ siècle constitue une étape clé dans l'historique de notre permis de conduire. C'est la période de sa naissance officielle et de ses premières évolutions : création des auto-écoles, instauration du code de la route, définition des catégories de permis et premières réglementations sur la vitesse ou encore l'alcoolémie. Ces mesures structurent durablement le système que nous connaissons aujourd'hui.
- 1909 : Mise en place d’une commission chargée d’élaborer un Code de la route ;
- 1917 : Les premières auto-écoles voient le jour. Auparavant, la préparation à l’examen était assurée par le constructeur ;
- 1921 : Décret réglementant la police de la circulation et du roulage qui remplace le décret de 1899 et qui s’apparente à un Code de la route ;
- 1922 : Avec l'apparition de la police de la circulation, le terme « permis de conduire » remplace l'ancien certificat. Des catégories de véhicules sont mises en place : « tourisme », qui est un tronc commun obligatoire, « motocyclettes » puis « camions de + de 3 tonnes » et « véhicules de transport en commun ». L’âge minimal d’obtention est abaissé à 18 ans ;
- 1927 : Décret qui prévoit une nouvelle mesure : la suspension du permis de conduire ;
- 1939 : Début de la seconde Guerre mondiale, les hommes étant au front, de nombreuses femmes passent le permis ;
- 1954 : Création des catégories A1, A, B, C, D, E et F afin de distinguer les différents types de véhicules et mise en place du permis à trois volets ;
- 1957 : L’enseignement des règles de circulation est rendu obligatoire dans les écoles ;
- 1958 : Ordonnance de création du Code de la route et obligation d'assurer son véhicule ;
- 1965 : Arrivée des premiers éthylotests, des contrôles d'alcoolémie peuvent être effectués lorsque certaines autres infractions sont constatées ;
- 1969 : Les nouveaux titulaires du permis de conduire ne doivent pas dépasser 90 km/h pendant un an ;
- 1970 : Tous les nouveaux véhicules doivent être équipés d'une ceinture de sécurité à trois points à l'avant et les enfants de moins de 10 ans doivent voyager à l’arrière du véhicule ;
- 1970 : Mise en place d'un taux d'alcoolémie limite et de sanctions en cas de dépassement. Contravention au dessus de 0.8 g/l et délit au dessus de 1.2 g/l (soit 6 verres d’alcool) ;
- 1972 : Refonte de l’examen du permis de conduire avec notamment une épreuve théorique à partir de diapositives ;
- 1973 : Le port de la ceinture de sécurité est obligatoire hors agglomération à l'avant du véhicule ainsi que le port du casque pour les deux roues ;
- 1974 : Modification des vitesse maximales autorisées (90 km/h sur routes, 110 km/h sur les routes à 2x2 voies et 130 km/h sur autoroutes) ;
- 1975 : Réforme sur les équivalences des permis de conduire (par exemple, l'obtention du permis poids lourd ouvre le droit automatiquement à la conduite des véhicules légers...) et création de la catégorie « super poids lourd » nommée C1 ;
- 1980 : Première directive du Conseil européen instaurant un permis de conduire communautaire ;
- 1980 : Création de la catégorie « tricycles et quadricycles à moteur » A4, devenue successivement AT, puis B1, et scission du permis moto A en trois sous-catégories : A1, A2 et A3 ;
- 1982 : L'obtention du permis de catégorie C1 (super poids lourd) donne droit à la conduite des véhicules de la catégorie D (transport de plus de 8 personnes) ;
- 1982 : Abaissement de la vitesse autorisée par temps de pluie (80 km/h sur routes, 100 km/h sur les voies rapides à 2x2 voies et 110 km/h sur autoroutes) ;
- 1983 : Les permis C et C1 sont limités à la conduite des véhicules dont le P.T.A.C. ou le P.T.R.A. n'excède pas 7,5 tonnes pour les candidats âgés de moins de 21 ans, sauf pour les détenteurs d'un CFP CAP ou BEP de conduite routière. Les titulaires du permis D ne peuvent pas conduire de véhicules de transport en commun dans un rayon dépassant 50 km autour du point d'attache pendant un an, sauf ceux qui en sont devenus titulaires avant 1970 ou s'ils justifient d'un CFP CAP ou BEP de conduite routière. La conduite des véhicules des catégories C et/ou C1 d'une durée d'au moins un an annule également cette restriction ;
- 1983 : La conduite en état d'ivresse devient un délit dès 0.8g/l au lieu de 1.2g/l ;
- 1984 : Suppression de la catégorie F (conducteurs infirmes...) ;
- 1985 : Les catégories de permis moto sont simplifiées, devenant AT (tricycles et quadricycles...), AL (motocyclettes légères...), puis A redevenant le permis dit « gros cube ». Le permis C1 est remplacé par les permis C (tous porteurs et ensembles de véhicules de marchandises...) et CL (porteurs jusqu'à 19 tonnes et ensembles jusqu'à 12,5 tonnes) ;
- 1986 : Obligation de suivre un contrôle technique régulier du véhicule. Les réparations restent toutefois facultatives ;
- 1988 : La conduite accompagnée (AAC) est instaurée sur toute la France ;
- 1989 : Institution du permis à points ;
- 1990 : Modification de la réforme de 1975 et le permis « super poids lourd » devient E(C) ;
- 1990 : La vitesse devient limitée à 50 km/h en ville et le port de la ceinture de sécurité est obligatoire à l'avant comme à l'arrière du véhicule ;
- 1991 : Seconde directive du Conseil européen, instaurant notamment la reconnaissance mutuelle sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne de tous les permis de conduire délivrés par un État membre ;
- 1992 : Entrée en vigueur du permis à points et mise en place des stages de récupération de points ;
- 1992 : Pour la première fois, plus de femmes que d’hommes obtiennent le permis de conduire ;
- 1994 : Le permis de conduire est désormais plastifié sur le premier volet ;
- 1994 : Les premières infractions entrainant une perte de points sont annoncées (ex : non-port de la ceinture) ;
- 1995 : Mise en place des formations obligatoires pour les conducteurs de véhicules de transports de marchandises ;
- 1995 : Modification du taux d'alcoolémie : la limite passe à 0.5 g/l ;
- 1996 : Réforme du permis AL (motocyclettes jusqu'à 125 cm3...) s'obtenant automatiquement après 2 ans de permis B ;
- 1999 : Les catégories E(B) (avec remorque) et E(D) (transport en commun de personnes de plus de 9 places) sont désormais soumises à la réussite d'un examen théorique et pratique ;
- 1999 : Les médicaments pouvant altérer la concentration pendant la conduite sont signalés par un pictogramme sur leur boîte. ;
Les grandes réformes du permis de conduire au XXIᵉ siècle (2000–aujourd’hui)
Au XXIᵉ siècle, l'histoire du permis de conduire en France est marqué par une modernisation rapide et numérique. Cette période hérite de la mise en place du permis à points et des contrôles automatisés à la fin du siècle précédent. Des réformes répondant aux enjeux contemporains de sécurité et de mobilité voient le jour, avec l'apparition du permis numérique et des mesures spécifiques pour les jeunes conducteurs ou les véhicules connectés.
- 2000 : Mise en place des formations obligatoires pour les conducteurs de véhicules de transport en commun ;
- 2001 : Recherche systématique de consommation de stupéfiants en cas d'accident mortel ;
- 2002 : Mise en place des premiers contrôles automatisés, les radars automatiques s'installent petit à petit sur le bord de nos routes ;
- 2003 : De nombreuses infractions voient leurs sanctions se durcirent (téléphone au volant, non-port de la ceinture, alcool au volant) ;
- 2004 : Entrée en vigueur du permis probatoire ;
- 2005 : Instauration d'un certificat médical d'aptitude à la conduite ;
- 2005 : Le député Jean-Michel BERTRAND, missionné en 2004 par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, rend son rapport : « Faciliter l'accès des jeunes au permis de conduire » ;
- 2006 : Début du projet d'un permis de conduire européen de taille « carte de crédit » ;
- 2006 : Mise en place sur tout le territoire français de la réforme de l’épreuve pratique du permis de catégorie B qui passe de 22 à 35 minutes, en conformité avec la directive 91/439/CEE du Conseil du 29 juillet 1991 relative au permis de conduire ;
- 2007 : Le permis probatoire est réformé : les points seront dorénavant acquis par paliers annuels au cours de la période d'apprentissage ;
- 2008 : Discussion d'une réforme du permis de conduire ;
- 2008 : Au 1er juillet, obligation d'avoir à bord de son véhicule un gilet de sécurité et un triangle de présignalisation ;
- 2008 : Mise en place des premiers radars de feu ;
- 2010 : La nouvelle version du permis de conduire est adoptée. Elle introduit la notion de conduite « en totale autonomie » lors de l'examen de passage et étend la priorité du piéton à toute la chaussée ;
- 2012 : Interdiction des avertisseurs de radars, les GPS signalent désormais des zones de danger ;
- 2013 : Mise en service du nouveau permis de conduire électronique le 1er janvier (projet débuté en 2006) ;
- 2014 : Réforme du permis de conduire en direction de la jeunesse, destinée à réduire les délais de passage du permis et à rendre plus accessible pour les jeunes l'accès au permis. L'apprentissage anticipé de la conduite (AAC) devient possible dès l’âge de 15 ans au lieu de 16 auparavant ;
- 2016 : Mise en œuvre de la loi Macron, qui vise à réduire les délais d’examen en autorisant d’anciens fonctionnaires ou agents de La Poste à faire passer l’épreuve pratique. Extension du « permis à un euro par jour » ;
- 2016 : L'organisation de l'examen du code de la route est confiée à des opérateurs privés (SGS, La Poste, etc.). ;
- 2017 : Introduction du financement du permis B via le Compte Personnel de Formation (CPF) ;
- 2024 : L'âge minimum pour passer le permis B (et pouvoir circuler librement) est abaissé à 17 ans ;
- 2024 : Fin des retraits de points pour les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h ;
- 2024 : Mise en place du permis numérique dématérialisé via l’application France Identité et la vignette d'assurance n'a plus besoin d'être accolée sur le pare-brise du véhicule. Assurer son véhicule reste bien sûr obligatoire .
Par Yannick Legris, publié le 12-06-2008 : dernière mise à jour le 02-09-2025.